Comment faire respecter les règles à la maison
Il y a quelques semaines, je réfléchissais à une manière de faire « respecter » les règles de la maison. La liste de règles que j’avais faites, il y a déjà bientôt 2 ans, n’avait plus beaucoup de sens, les enfants ayant bien grandit. Plus personne n’y faisait attention et le tableau avait même été rangé. Les règles restaient des énoncées orales que nous, parents, leurs dictions à chaque écart de leur part.
Il fallait donc trouver une solution pour que chacun, enfants et adultes, puissions vivre sereinement dans la maison sans devoir crier à longueur de journée.
Neill et le self-government
Dans ma réflexion, j’ai repensé au pédagogue Alexander Neill et son célèbre self-government dans son établissement de Summerhill. Neill était un révolutionnaire. Il essayait de rendre les enfants autonomes tout en ayant une structure créé par eux-même. Il a donc laissé les enfants instaurer les règles de l’établissement, ainsi que les sanctions pour les personnes qui ne les respecteraient pas. Les règles étaient autant pour les enfants que pour les adultes travaillant dans l’établissement, car elles étaient établis ensemble pour la sérénité de chacun. Chaque enfant, chaque adulte avait le droit de donner son avis et de proposer une nouvel règle. Régulièrement l’ensemble des résidents de l’école de Summerhill se rassemblait pour discuter et faire évoluer le règlement.
Notre self-government et nos nouvelles règles
Il m’est venu alors une idée: Nous allons rédiger des règles en famille. Ce ne serait pas moi qui allait dicter ces règles, mais toute la famille. Nous allons voir ensemble quelles sont les attitudes de chacun qui dérangent les autres. Nous allons chercher ensemble des solutions. Et ainsi rédiger des règles qui nous sont propre, des règles adaptées à notre vie de famille.
Un soir après le repas, nous nous sommes posés sur le canapé, une grande feuille sur la table et nous avons discuté ensemble des améliorations que chacun devait apporter pour contribuer à une meilleure ambiance dans la maison. Des règles spécifiques pour chaque membre de la famille, enfants ET adultes, ont été rédigé. Chaque personne a eu son temps de parole et pu apporter ses propositions. Il est évident que les enfants n’ayant jamais vécu un tel changement dans notre mode éducative, on mis du temps à comprendre qu’ils pouvaient participer à l’élaboration de ces règles. Il était aussi tout à fait normal pour notre petit dernier, Kalen, âgé de 2 ans, que se ne serait pas facile, mais il était là et participait à ce moment familial.
Faire confiance en nos enfants
Il est souvent difficile de se dire que nos enfants sont capable, à 4 et 5 ans, d’avoir conscience de ce qui peut déranger les autres. Et on est aussi surpris que nos enfants puissent eux aussi être dérangé par certaines attitudes des autres, surtout des adultes. Mais c’est en leur faisant confiance, en les laissant exprimer ces choses que nous pouvons le découvrir.
Durant notre conversation de ce soir-là, nous avons été étonné de constater que nos enfants ont déjà retenu passablement de règle de conduite de notre société. Ils savent ce qu’on attend d’eux. Ils savaient exactement quelles règles ils devaient s’auto-proclamer. Certainement par conditionnement depuis le temps qu’on leur demande de moins crier, de ne pas taper,… Ils ont cependant eu d’autres idées de règles que nous n’avions pas imaginé.
« J’aime pas quand Eleane tape dans son lit le soir »
« Kalen, il me laisse pas dormir »
« Moi j’aimerais que maman passe moins de temps sur son téléphone » (Oups!! Va falloir que j’y travail… D’ailleur ce sera le thème de mon prochain défi)
Nous avons donc réfléchie avec eux aux règles pour chacune des situations et nous les avons écrites.
Et pour les adultes alors ?
Mise a part la remarque de notre fille sur notre surconsommation de smartphone, les enfants ont été perturbé par notre proposition de trouver des règles adaptées à papa et maman. Çà leur semblait bizarre qu’on ait aussi des règles, qu’on ne soit par parfait. Mais mon mari et moi avions conscience que nous aussi devions nous améliorer, car nous sommes leurs exemples. Je m’obstine à demander à ma fille, Eleane, de ne pas crier et je passe mon temps à leur crier dessus, ça n’a aucun sens. Alors oui, nous aussi nous devons apprendre et se mettre des limites. Nous devons apprendre à être de meilleurs parents pour le bien-être de toute la famille. Je n’ai pas dit qu’il fallait être parfait, nous sommes tous humain. Mais ça ne fait pas de mal de se remettre de temps en temps en questions et essayer de s’améliorer,
Nous avons donc beaucoup parlé pour nos règles à nous. Et les enfants étaient d’accord quand on leur proposait les règles spécifiques pour les parents.
Et la sanction dans tout ca ?
Nous avons pris une grande feuille et écrit pour chaque membre de la famille les règles. Et l’avons affiché ensemble sur un mur du couloir, à la vu de tous. Le lendemain matin, les enfants se souvenait relativement bien des règles. Ils se les rappelaient les uns aux autres. Etant donné que nos enfants ne sont pas encore lecteur, nous avons relu les règles plusieurs fois dans les jours qui ont suivit pour que chacun puisse s’en imprégner.
Nous avons cependant décidé de ne pas instaurer de punition pour ceux qui ne respecteraient pas les règles. Mais pourquoi, allez-vous me dire ? Parce qu’on pense qu’en réfléchissant ensemble aux règles, ont est plus actif dans le fait de respecter les règles et les faire respecter. Les enfants se rappelle l’un l’autre les règles. Ils se remettent à l’ordre l’un l’autre. Et sinon, nous sommes là pour le leur rappeler. Nous avons quand même une fois ou l’autre déjà du intervenir.
Mais comme tout, c’est un processus et ils doivent apprendre autant que nous à fonctionner de cette manière. Et ce n’est pas facile puisque nous sommes conditionné depuis notre plus tendre enfance à se que les adultes commandent et que les enfants obéissent et respectent les choix (bons ou mauvais) des adultes.
Je vais pas vous mentir, ce morceau de papier n’a pas rendu nos enfants sage comme des images en 2 semaines, ni même supprimé tout mes hurlements pour me faire entendre, mais nous y travaillons. Nous avons ce panneau qui nous rappelle constamment que nous devons faire des efforts.
La remise en question
Pour que se système fonctionne, nous devons l’évaluer au bout de quelques temps. Nous devons nous poser à nouveau en famille et revoir les règles qui ne sont plus adaptées. La famille change, les lieux changent et nous devons penser qu’une règle n’est plus forcément adapté après ce changement. Nous devons également réfléchir si le système sans punition fonctionne et dans le cas échéant réfléchir en famille aux sanction.
Ces règles ne sont pas figées, elles vont évoluer avec nous, avec notre famille et on l’espère ramener un peu plus de sérénité dans notre foyer.
Nous avons besoin encore de recule pour voir si ce système peut fonctionner à long terme dans notre foyer. Et peut-être que nous allons devoir l’améliorer, revoir notre point de vue, imaginer une autre manière de faire. L’éducation est une constante remise en question. Alors ne vous étonnez pas si, d’ici quelques temps, vous lisez un nouvel article sur notre self-government.
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