FAQ sur l’instruction en famille (IEF), l’école à la maison
Ces dernières semaines, plusieurs personnes m’ont demandé comment j’aménage mon planning d’instruction avec nos enfants ainsi que d’autres questions autour du thème de l’organisation de l’école à la maison. Grand nombre de parents ont peur de se lancer dans l’aventure de l’IEF (Instruction En Famille) car la charge de travail leur semble insurmontable, voire même inhumaine. C’est la raison qui me pousse aujourd’hui à écrire cet article. J’aimerais ouvrir les yeux sur ces fausses idées.
Quelques informations pratiques sur l’IEF
Qu’est-ce que l’Instruction En Famille (IEF) ?
L’IEF, ou l’Instruction En Famille, est une alternative à l’école. Il s’agit d’un choix familial de ne pas mettre (ou de retirer) son enfant de l’école publique ou privée afin de lui permettre de s’instruire dans le cadre familial. Nous avons fait ce choix avant l’entrée à l’école de notre fille Eleane. Je vous explique les raisons qui nous ont poussés à opter pour ce type d’instruction dans un ancien article que vous retrouverez ici.
Il y a autant de manières d’instruire un enfant qu’il y a de familles, voire même d’enfants. Certaines familles utilisent des cours par correspondance, d’autres sont en unschooling, parfois les parents préfèrent créer eux-mêmes des supports de cours en puisant sur Internet ou acheter des manuels dans le commerce. D’autres font un mixte de tout ça !
Le choix est vaste.
L’école est-elle obligatoire ?
Pour commencer, j’aimerais mettre une chose à plat.
En France, l’école n’est pas obligatoire. Les parents ont l’obligation de donner à leurs enfants une instruction, mais ils sont libres de choisir s’ils souhaitent déléguer ce travail à l’école, une institution privée ou s’ils souhaitent instruire eux-mêmes leurs enfants.
En Suisse, la loi n’est pas si claire. Disons que l’école est une obligation, mais certains cantons donnent la possibilité aux parents de donner une instruction privée à leurs enfants, sous certaines conditions. Chaque canton a sa propre législation, ce qui donne une disparité assez conséquente d’un canton à l’autre. Quand certains l’interdisent totalement (comme c’est le cas à Bâle, par exemple), d’autres autorités cantonales sont prêtes à mener une discussion avec les représentants des familles ief pour trouver le meilleur compromis pour l’élaboration de la législation sur l’instruction (le canton de Vaud est relativement ouvert à ces débats).
Je vous mets ici les lois sur l’instruction pour chaque canton.
Quels objectifs doivent atteindre les enfants en ief ?
En France, la seule obligation est que chaque enfant doit atteindre le socle commun de connaissance, de compétences et de culture à la fin de sa scolarité, c’est-à-dire à 16 ans. Vous trouverez tous les détails de ce socle commun ici.
En Suisse, la loi est à nouveau un peu plus stricte. Les familles pratiquant l’IEF doivent suivre le plan d’étude spécifique à sa région linguistique : le Plan d’Étude Romand (PER) pour la Suisse romande et le Lehrplan 21 pour le reste de la Suisse.
Dans les deux cas, les objectifs sont divisés en cycles : cycle 1 pour l’école enfantine et les deux premières années du primaire (1H à 4H selon la nouvelle nomination de Harmos), cycle 2 pour les années 3 à 6 primaires (5H – 8H) et le cycle trois pour les 3 années du secondaire (9H – 11H).
Les élèves, qu’ils soient scolarisés dans un établissement scolaire ou à la maison, doivent atteindre les objectifs à la fin de chaque cycle.
Comment vous organisez-vous pour l’instruire de vos enfants ?

Je vous présente nos enfants en quelques mots pour mieux comprendre notre organisation.
Pour ceux qui ne suivent pas mon blog depuis très longtemps, nous avons 4 enfants, dont deux qui sont officiellement instruits à la maison. Je dis officiellement, car pour moi, l’enfant s’instruit dès son plus jeune âge. Et pas uniquement au sein de la famille, mais également avec toutes les personnes qu’il a l’occasion de croiser.
Je disais donc, nous avons 2 enfants scolarisés à la maison. La grande, Eleane, est actuellement en 3H, l’équivalent du CP en France. Notre 2ème, Elis est en Grande Section de Maternelle (2H). Quant à Kalen, si nous vivions en France, il aurait commencé sa maternelle en début d’année scolaire. En Suisse, il commencera sa 1H à la rentrée prochaine.
Et bien sûr Kian, qui n’a pas encore 1 an, continue son exploration du monde à nos côtés.
Quelles méthodes d’instruction existe-il et laquelle pratiquez-vous ?
Nous avons fait le choix de travailler selon deux modes différents : le formel et l’informel. En plus les enfants sont également libres d’un grand nombre d’apprentissages. De ce fait, je considère que nous pratiquons, en partie, du unschooling.
Dans notre famille, nous faisons principalement du formel pour la lecture, l’écriture et certaines notions de mathématiques. Pour tout le reste nous faisons, ce qu’on appelle, de l’informel. C’est-à-dire que les enfants apprennent beaucoup dans la vie de tous les jours, à travers leurs jeux, à travers des questionnements qu’ils ont ou au gré de nos voyages.
Le formel
Le formel consiste à structurer le travail, définir ce que l’enfant doit apprendre, lui apporter la matière, les manuels, etc… Cela ne veut pas dire que le travail est ennuyeux et rébarbatif. Il peut être apporté de manière ludique. Comme le proposent Christophe et Sandrine dans leur blog « apprendre par le jeu ».

L’informel
L’informel, quant à lui, est une manière beaucoup plus libre d’apprendre. L’enfant apprend à travers des visites, des voyages, des rencontres, des lectures que l’enfant lit par plaisir, etc… et principalement à travers les jeux.
Le unschooling
Il existe également le Unschooling, qui consiste à laisser l’enfant décider par lui-même de ses propres apprentissages. Sans vouloir entrer dans un débat, je considère que nos enfants font en partie du unschooling puisqu’ils apprennent beaucoup sans que nous n’intervenions. Cependant, nous n’envisageons pas de passer à de l’unschooling radical. Je me suis déjà étendue sur ce sujet dans un précédent article.
Combien de temps travaillent les enfants et à quel moment de la journée ?
Nous imposons du travail formel uniquement à Eleane, car elle aura normalement une inspection en fin de cycle 1, c’est-à-dire dans 1 an environ. Pour les garçons, c’est selon leurs envies. Eleane a, en moyenne, 3 tranches horaires imposées par semaine. Il s’agit principalement du matin de 10h à 11h30. C’est tout. Le reste du temps, elle fait ce qu’elle veut.
Comme c’est une enfant qui adore apprendre, elle a des jours où elle réclame à faire plus de formel. Dans ces cas-là, je réponds à sa demande et travaille un peu plus longtemps que prévu. En échange, si elle a des jours sans motivation, nous la laissons tranquille. Cela va de soi que nous faisons de même pour les garçons : s’ils souhaitent travailler, on travaille, s’ils veulent aller jouer, ils vont jouer.
Le reste du temps, lorsqu’il n’y a pas de temps de travail imposé, nous faisons d’autres activités (bricolages, balades, visite à la bibliothèque, rencontre avec des amis, …) ou les enfants jouent.
Quel programme suivez-vous ? Quels matériels utilisez-vous ?
Pour le moment nous ne suivons aucun cours par correspondance, ni aucun programme. Nous puisons un peu partout pour trouver des méthodes adaptées à chacun de nos enfants.
Pour ce qui est du matériel que nous utilisons dans notre instruction, il est très varié.
- Un peu de matériel Montessori, utilisé principalement pour certains apprentissages des maths et l’écriture des lettres.
- La méthode des Alphas, avec en complément plusieurs manuels d’apprentissage de la lecture et de super documents trouvés çà et là sur la toile.
- Pour l’écriture cursive, nous utilisons les documents suisses mis à disposition par le canton de Neuchâtel.
- Pour les math, nous utilisons principalement la méthode des frères Lyon avec en supplément des cahiers de révision suisses et l’apprentissage des calculs avec le soroban (vous pouvez lire ici nos premières semaines d’expérience avec le soroban).
Comme dit plus haut, le reste, les enfants l’apprennent par plein de moyens divers.
Pour conclure…
Pour le moment, ce système satisfait autant les enfants que nous, parents. Mais étant donné que nous sommes en constante évolution, il n’est pas figé. Nous savons que des mises à jour seront fréquentes.
Si vous êtes également en IEF, comment vous organisez-vous ? Êtes-vous plutôt formel, informel ou unschooling ? Faites-nous part de votre expérience en commentaire.
Bravo pour ce point complet. Il y a souvent des amalgames entre homescholling et unschooling ou IEF et école à la maison. Merci pour cet article