Les enfants face à la compétition

Les enfants face à la compétition


Hier, je te parlais de l’importance de se lancer des challenges dans la vie pour avancer. Je t’expliquais que c’est de cette manière que nous progressons et nous nous surpassons. Aujourd’hui, je vais m’attarder sur le sujet des enfants face à la compétition. J’ai envie de voir avec toi, si se confronter aux autres, c’est aussi riche que de se lancer des défis à soi-même.

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Qu’est-ce qu’une compétition ?

Pour commencer, laisse-moi te décrire ce qu’on entend par compétition.

Nous connaissons tous, les compétitions sportives : plusieurs personnes ou équipes qui s’affrontent dans une discipline sportive. Pourtant, la compétition ce n’est pas uniquement dans le sport.

On peut la trouver partout : à l’école, au travail, dans la politique, entre frère et sœur, dans le jeu, … Dès qu’il y a, au minimum, deux personnes qui recherchent à atteindre le même objectif, le même résultat simultanément, nous parlons de compétition.  

Les enfants ne vivent pas la compétition de la même manière

Malheureusement, cette rivalité n’est pas vécue à l’identique en fonction de l’enfant. Selon le caractère de l’enfant, le domaine ou l’état d’esprit des concurrents, elle pourra être source d’angoisse et de stress pour l’enfant.

Prenons l’exemple de la compétition dans le milieu scolaire. Si pour une petite minorité des élèves, le fait de se mesurer à l’autre les stimules et les poussent à se surpasser. Pour la grande majorité des petits étudiants, cette course aux meilleurs résultats aura l’effet inverse. Les enfants se sentant poussés, parfois au-delà de leur capacité, se mettront la pression, verront la charge de travail scolaire augmenté et les tensions entre pairs apparaître.

De nos jours, les recherches vont dans le sens d’utiliser la coopération dans les apprentissages plutôt que la compétitivité. Et les bienfaits de cette pratique sont énormes. Mais comme je ne souhaite pas m’étaler sur le sujet de l’école en particulier, je te mets, ici, le lien d’un excellent article que j’ai trouvé.  

La compétition n’est pas que négative pour les enfants

Pour en revenir à l’enfant face à la compétition en général, même si parfois, elle est source de violence et de haine, elle peut avoir une influence positive sur les enfants.  

Si nous utilisons le jeu comme moteur de la compétition plutôt que la rivalité, l’enfant développera un esprit de compétition plus sain. Il comprendra qu’il joue par plaisir, mais pas seulement. En donnant le meilleur de lui-même, il acquerra de nouvelles compétences et lui donnera un sentiment de victoire personnelle. Ce qui aura pour effet de renforcer son estime de soi.

C’est aussi un moyen d’apprendre à surmonter l’échec, qui, soyons honnêtes, n’épargne personne, dans tous les domaines confondus. Il est donc positif, d’apprendre aux enfants à voir la défaite comme une manière de rebondir et de se donner les moyens de progresser.

Alors compétition ou défi personnel ?

Comme je viens de te le dire, la compétition à du positif. Mais si l’on réfléchit bien, elle sera bénéfique pour l’enfant uniquement si elle est considérée comme défi personnel et non comme concurrentiel.

Pour te permettre de mieux comprendre, j’ai une anecdote à te raconter. Il y a quelques années, Eleane et Elis participaient à un trail. Au départ, un enfant les a fait chuter. Ils se sont donc retrouvés dans les derniers. Jusque-là, rien de dramatique. Pourtant, nous avons dû essuyer les larmes d’Eleane à l’arrivée. Malgré la chute, elle avait réussi à faire un exploit : elle a dépassé la quasi-totalité des participants, une vingtaine d’enfants, pour atteindre la 4ème place.

Tu t’images que nous étions très fières d’elle. Pourtant, elle était très très fâchée. Elle était encore petite et n’avait pas réalisé que, d’un point de vue personnelle, elle avait, certainement, fait bien mieux que lors des courses précédentes.

C’est là qu’on voit que si nous apprenons aux enfants à se mettre au défi soi-même plutôt qu’en concurrence avec les autres, les enfants pourront tirer des leçons de chaque victoire et de chaque défaite. Dans le cas d’Eleane, elle aurait compris qu’avoir remonté son retard et atteint la 4ème place était une victoire en soi. C’est d’ailleurs en ces termes que nous l’avons consolée et apaisée.

La compétition est partout dans la vie de l’enfant

La compétition, comme je le disais au départ, il y en a partout, qu’on le veuille ou non. Nous ne pouvons pas l’ignorer, mais nous pouvons enseigner aux enfants à la transformer en défi personnel. En regardant la rivalité avec un autre regard, celui de se surpasser, de donner le meilleur de nous-même pour atteindre notre propre objectif, l’enfant se construira un monde plus équilibré, rempli de défis personnels et de rêves à accomplir.

À toi de jouer maintenant, montre l’exemple, ne pousse pas ton enfant à combattre les autres, mais à se battre contre lui-même. Regarde les progrès qu’il fait, au quotidien et félicite-le. C’est aussi ça l’amour, voir les grandes comme les petites victoires dans chacun des pas de nos enfants.

Pour terminer ce podcast, comme tu as maintenant l’habitude, je te partage une citation. Aujourd’hui, je l’ai emprunté à Catherine Gueguen.

“Quand les enfants ne sont pas élevés dans la compétition, la rivalité, la performance, le culte de la meilleure note, la volonté d’être le premier, d’être le plus fort, ils accueillent et reconnaissent leurs propres qualités et leurs propres défauts, ainsi que ceux des autres, avec sérénité et indulgence. »

Catherine Gueguen