Les stéréotypes de genre

Les stéréotypes de genre


Les garçons aiment le bleu, le vert, le noir. Ils jouent aux voitures, au train, font des constructions, deviennent des super-héros, des policiers ou des pompiers. Plus grands, ils seront médecins, avocats ou ingénieurs…

Les filles aiment le rose, le violet et les paillettes. Elles jouent à la poupée, à la maman, à fabriquer des bijoux qui brillent, deviennent des princesses. Plus grandes, elles deviendront secrétaires, mamans ou infirmières…

…Ou pas !!!!

Le cliché de l’homosexualité

Je vais commencer par détruire un mythe. Mais il est nécessaire de le rappeler haut et fort.

Ce n’est pas parce qu’un garçon joue à la poupée ou aime danser, ou qu’une fille souhaite jouer au foot, grimper aux arbres et combattre des monstres qu’il/elle deviendra homosexuel. 

J’ai moi-même joué au foot étant enfant (et j’y joue encore), cependant j’aimais tout autant faire de la danse, jouer à la poupée et aux petites voitures. Ma sœur, quant à elle, jouait principalement à des jeux de garçons avec mon frère, mais à côté de cela, elle faisait du volley, aimait chanter et découvrir les merveilles de la nature. Nous sommes, toutes deux, devenues des femmes épanouies et nous sommes devenues mère.

C’est un cliché qui n’a pas lieu d’être. Il n’y a aucune corrélation entre les jeux, les loisirs de l’enfance et les attirances sexuelles. L’homosexualité est bien plus profonde. 

une fille et un garçon construisant une cabane en bois
Image par Rick Siderfin de Pixabay

Les réflexions des adultes liés aux stéréotypes de genre

En revanche, ce qui peut perturber un enfant, c’est de lui dire des paroles méchantes, destructrice lorsqu’il apprécie un jeu ou une activité dédiée à l’autre genre. 

Nous n’avons pas idée de ce que les mots peuvent engendrer dans la tête d’un enfant. Ils peuvent être réconfortants, rendre un enfant stable et équilibré. En revanche, ils peuvent perturber, déséquilibrer, détruire un enfant. Ils peuvent petit à petit enlever une certaine confiance ou une estime de soi positive.

Les paroles négatives

Voici quelques exemples de parole pouvant être néfastes.

  • Oh y’a une nouvelle petite fille dans la famille… (heu non ! C’est bien un garçon. Il a juste envie de porter un pull rose avec une licorne !) 
  • T’es un vrai garçon manqué toi… (Franchement, vous avez déjà analysé cette phrase ? Ça veut dire que les parents se sont loupés et auraient dû avoir un garçon au lieu d’une fille ?
  • Ne le/la laisse pas mettre ce genre de vêtements, jouer à ces jeux. Tu ne t’étonneras pas si plus tard il/elle fait son coming out… (et alors, si c’est le cas, je l’aimerais moins ?) 

Ce sont plutôt des remarques que nous pouvons entendre de la part de l’entourage.

Mais voici maintenant, des paroles que nous avons certainement tous entendues étant enfant. Et peut-être même les avons-nous aussi dites, innocemment. Malheureusement, ces phrases ne sont pas mieux que les précédentes. C’est triste de le dire, mais nous les entendons bien trop fréquemment dans nos sociétés occidentales. 

Ces phrases sont les suivantes :

  • ne mets pas ça, c’est pour les filles
  • joue pas à ça, c’est pour les filles
  • Arrête de pleurer, t’es pas une fille
  • non, je ne t’achèterai pas ce bonnet, c’est pour les garçons
  • ici c’est le rayon des garçons, on va voir les vêtements/jouets pour les filles
  • … 

Je pense que vous avez compris l’idée.

Essayons de réfléchir avant de parler. Cela aidera aussi à nos enfants, les adultes de demain, à se faire confiance, à avoir une bonne estime d’eux-mêmes. Ils seront plus à même d’éviter de perpétuer ces stéréotypes de genre.

Le regard des autres

Soyons honnêtes, ce qui nous dérange le plus, c’est le regard des autres. Mais, je suis persuadée que nos enfants ne le vivent pas de la même manière. Nous avons un regard faussé par notre éducation, notre société et notre propre vécu.

Je vais vous raconter une anecdote qui s’est passé il y a bientôt une année.

Notre fils, Kalen, n’avait juste pas encore fêté ses 3 ans. Il aimait (et il aime toujours) mettre les jupes de sa sœur. Il trouve que ça tourne et aime danser avec. Il faut dire que son grand frère appréci également de se mettre en jupe pour danser.

Notre fils Kalen en jupe
Kalen fier de porter une jupe

Alors, il y a des jours, où tous les trois se mettent en jupe, mettent la musique à fond et danse, danse, danse. C’est exactement de cette manière qu’avait débuté la journée.

Notre fils Kalen en jupe sur son vélo devant la maison
Kalen en jupe sur son vélo devant la maison

Le soleil étant au rendez-vous, j’ai proposé aux enfants d’aller un peu dehors faire du vélo devant la maison. Je demande gentiment à chacun d’aller s’habiller en conséquence et aux garçons d’enlever leur jupe (oui, oui, vous avez bien lu, je ne voulais pas qu’ils sortent avec des jupes.).

Cependant, Kalen n’avait absolument pas envie d’enlever sa jupe. Il ne comprenait pas pourquoi il ne pouvait pas sortir avec. Sa sœur, elle, en a bien le droit, pourquoi pas lui ? J’ai réfléchi et je me suis dit que ce n’était finalement pas un problème. J’ai pris sur moi (j’avais quand même peur du regard des autres, je l’avoue) et je l’ai laissé sortir avec sa jupe.

Mon fils était heureux !

Notre société stéréotypée et le marketing

Si j’ai eu une telle hésitation à laisser mon fils sortir de la maison avec une jupe, c’est bien évidemment parce que notre société nous a conditionnés à avoir ce regard critique.

Les industrielles créent des pubs spécifiques pour chaque genre.

Les catalogues de jouets créent des univers « filles » en rose/violet avec des poupées, les accessoires de beauté et de princesses et en parallèle des univers « garçons » noir/bleu avec les voitures, les super-héros et les accessoires de combat. Ils ont l’art pour propager ces stéréotypes de genre.

Sur le site de l’association SEM (Succès Égalité Mixité), vous trouverez un schéma qui explique l’effet du marketing sur l’identité de nos enfants.

Les livres pour le jeune public définissent également clairement le rôle de la femme (au foyer) et celui de l’homme (fort et travailleur). Et on retrouve le même schéma dans pas mal de dessins animés pour enfants.

Cependant, il existe néanmoins quelques auteurs qui essayent de changer la donne. L’association SEM en référencie quelques-uns ici.

Comment faire changer les choses ?

Pour passer au-dessus de ce que véhicule notre société, il faut commencer par avoir une prise de conscience, se remettre en question et changer notre manière de voir.

Il faut ensuite accepter d’aller à l’encontre des idées de notre société, afin de montrer à tout un chacun que ces stéréotypes n’ont pas de sens.

Et pour finir, il faut éduquer nos enfants, les adultes de demain, à avoir une vision différente des rôles homme-femme.

Pour cela, je vous propose plusieurs pistes d’action :

  • Laisser les enfants décider de leurs jeux/jouets dès le plus jeune âge.
  • Parler avec vos enfants et expliquez leurs que chacun est libre de décider à quoi il veut jouer, comment il veut s’habiller, ce qu’il voudrait faire plus grand, etc…
  • Laisser les enfants porter les vêtements dans lesquels ils se sentent bien.
  • Apporter aux enfants des références seines, comme des livres où les rôles sont inversés, des dessins animés avec des personnages aux sensibilités différentes qu’importe leur genre.
  • Faire confiance aux enfants (allez vite lire cet article sur ce sujet)
  • Laisser les enfants être eux-mêmes !

Maintenant à vous de jouer pour changer la société !

Partager un maximum cet article pour faire changer ces stéréotypes de genre !!